C’est ce que Martin pensait de lui-même jusqu’au début de sa vie d’adulte avant de recevoir un diagnostic de trouble bipolaire. Jusque-là, la maladie mentale n’était pas quelque chose à laquelle il pensait.
«Je me sentais éloigné de ça», remarque-t-il, «parce que j’étais jeune et fringuant. J’avais l’impression que cela n’arrivait qu’aux personnes âgées ou à celles qui prenaient des drogues dures. Je ne pensais pas que ça pourrait m’arriver à moi
Les changements de vie ou les transitions majeures sont souvent des catalyseurs pour l’apparition des symptômes d’une maladie mentale. Après avoir déménagé à Montréal, Martin s’est retrouvé seul et avait l’impression d’avoir perdu ses repères. «Un soir en particulier, j’ai commencé à envoyer des textos à plein d’amis. J’avais l’air d’une personne qui voulait disparaître, voir se suicider», se souvient-il.
Heureusement, les amis de Martin ont remarqué qu’il n’était pas aussi insouciant qu’à l’accoutumée. L’un d’eux a pris des nouvelles de Martin et a décidé que son aide seule ne suffisait plus. «Il a préféré appeler la police pour qu’elle s’occupe de moi. Eux, ils m’ont pris en charge et c’est à ce moment qu’on m’a apporté aux soins intensifs du Douglas.»
La fin de la crise de Martin a également marqué le début de son parcours de guérison. Après avoir reçu son diagnostic de trouble bipolaire, il acquiert les outils nécessaires pour gérer sa maladie et l’humilité d’accepter de l’aide.
«Je sais maintenant que je dois vivre avec une certaine fragilité qui va me suivre le reste de ma vie», note Martin. «Je sais que je ne suis plus comme avant, je ne suis plus aussi invincible que je pensais… Ça me rappelle constamment que je ne suis qu’un être humain et que la vie est fragile.»
L’histoire de Martin est unique, mais son expérience n’est pas différente de celle de nombreux autres patients du Douglas. L’histoire de chaque patient met en évidence le courage qu’il faut avoir pour accepter de l’aide, et donne de l’espoir à d’autres personnes qui peuvent se sentir seules ou isolées par une maladie mentale. Au Douglas, nous développons de nouveaux traitements efficaces d’intervention précoce et nous travaillons constamment à éliminer les tabous qui entourent la maladie mentale. Personne n’est invincible, mais grâce à nos efforts, les personnes atteintes d’une maladie mentale ne restent pas invisibles.
Pour voir le témoignage vidéo de Martin, cliquez ici.